La crise sanitaire a profondément bouleversé le monde du travail, y compris le fonctionnement de l’accès au marché. Les secteurs en difficulté se sont vus dans l’obligation de licencier pour survivre, et beaucoup d’entreprises se sont trouvées dans l’incapacité d’embaucher. La mobilité professionnelle connait donc des turbulences, avec un possible regain d’activité lors du retour à une vie plus « normale ». Dans cette tourmente, il est donc important de re-préciser ce qu’est la mobilité professionnelle, et ce que la COVID a changé.
Définition de la mobilité professionnelle
La mobilité professionnelle est définie comme le changement de poste d’un salarié, qu’il soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise, pour un poste plus ou moins similaire. La mobilité des collaborateurs peut être choisie ou imposée.
Ce n’est d’ailleurs pas forcément un terme péjoratif. Puisque dans la plupart des cas, il concerne une ascension hiérarchique de poste. Et la mobilité professionnelle peut concerner une revalorisation salariale ou de meilleures conditions de travail.
Par ailleurs, son recours représente un coût administratif et salarial pour une entreprise, souvent identifiée comme un frein. Cependant, il faut y voir là un investissement qui portera ses fruits à long terme.
La notion de mobilité professionnelle a le vent en poupe depuis plusieurs années, avec une la valorisation de l’importance dédiée au bien-être. L’employé cherche ainsi de plus en plus à ré-équilibrer la balance vie personnelle/ vie professionnelle. La Covid pourrait d’ailleurs conforter ce positionnement, avec un recentrage de l’humain. Les entreprises apportent donc davantage de flexibilité dans leurs approches, afin de retenir ses collaborateurs et d’attirer des talents !
Et cela peut se manifester sous différents formes, que nous allons présenter ci-dessous.
Les types de mobilité professionnelle
Voici les différents types de mobilité professionnelle :
- La mobilité interne : Le collaborateur reste dans la même entreprise.
Fonctionnelle/ horizontale : Le salarié change de poste, le contenu de ses missions, voire est affecté à un autre service/ filiale.
Hiérarchique/ verticale : Il change de grade, connait une promotion ou rétrogradation. - La mobilité externe : Le collaborateur intègre une autre entreprise.
Sectorielle : Le salarié change de branche professionnelle.
Socio-professionnelle : Reconversion professionnelle ou changement de statut (salarié, fonctionnaire, indépendant, etc.). - Une mobilité géographique :
Le collaborateur change de lieu de travail, de la ville au pays. Cela peut être une mutation en interne ou une obligation dans le cadre de l’arrivée dans une nouvelle entreprise basée dans une zone géographique différente.
La mobilité interne :
Le recours à la mobilité professionnelle à l’intérieur des entreprises varie, en fonction de plusieurs critères.
• La taille : En effet, assez logiquement, plus une organisation est grande, plus elle disposera de services, de secteurs et de pieds à terre, et donc plus les possibilités de mobilités seront grandes.
• La culture de l’entreprise : Le recours à la mobilité est effectivement plus ou moins fréquent en fonction de l’entreprise. Certaines sont plus familières à cette idée, avec des changements de missions, de postes, voire de secteurs de manière assez récurrente, quand d’autres y sont plutôt hostiles. Chacune doit s’adapter aux attentes des travailleurs sur ce marché.
• L’organisation : En effet, même si la mobilité professionnelle est obligatoire, elle peut être compliquée à organiser. Une mauvaise organisation peut même contraindre les collaborateurs à opérer un changement d’entreprise plutôt qu’un changement de poste au sein de celle-ci. Un perte de talents considérable pour l’entreprise.
La mobilité professionnelle en entreprise
Vous l’aurez compris, la mobilité professionnelle est un facteur très important pour les entreprises.
Depuis quelques années, on remarque une accélération du recours à la mobilité. Alors que les français restaient dans la même entreprise pendant de nombreuses années, les choses évoluent. Aujourd’hui, ce recours est plus souple et il est beaucoup plus simple et rapide de changer de service, d’entreprise, voire de secteur d’activité.
De la même manière, la mobilité géographique s’est elle aussi développée. Il est ainsi beaucoup plus facile de changer de ville ou de région pour aller travailler et les français sont plus familiers avec le déménagement. Si bien que, selon une étude HelloWork, réalisée en septembre 2020, 76% des travailleurs franciliens seraient intéressés par un poste en dehors de l’Île-de-France. C’est l’Auvergne, les Hauts-de-France et les Pays de la Loire qui attireraient le plus.
Mais la mobilité géographique n’est pas toujours consentie. C’est ici que la clause de mobilité entre en jeu. Sur celle-ci, le salarié consent par avance à changer de lieu de travail. Le plus souvent, cette clause est incluse dans le contrat de travail. Or, même sans cette clause, la mutation peut être imposée au salarié, dans la mesure où le lieu de travail se situe dans la même zone géographique. Ainsi, si le salarié s’y oppose, il s’expose à une possible procédure de licenciement.
De manière générale, la mobilité professionnelle constitue un nouveau tremplin vers l’acquisition de nouvelles expériences !
Quelles influences la COVID a-t-elle eu sur la mobilité professionnelle ?
Baisse des offres d’emploi en périodes de confinements, restrictions de déplacement, entretiens en visioconférences, décentralisation des recherches, démocratisation du télétravail, c’est évident, la crise sanitaire a eu une forte influence sur les processus de recrutement.
Mais cette prise de recul a aussi permis une remise en question des envies et besoins de chacun. L’heure est donc plus que jamais au bien-être personnel et professionnel. On peut penser à une réelle prise de conscience collective de l’importance de l’humain au travail.
En somme, la mobilité professionnelle recueille tous ces changements et sort évoluée de cette crise. On peut appréhender une meilleure considération de l’employé par l’entreprise, au sortir de cette situation exceptionnelle. Les organisations ne devraient être que plus flexibles, souples et à l’écoute des attentes et préoccupations de ses collaborateurs. La sempiternelle recherche de la performance pour la performance pourrait donc totalement être remplacée par une recherche de bien-être collectif au service de l’efficacité.
La mobilité professionnelle de demain
Le marché du travail post-Covid devrait donc être marqué par une plus grande mobilité professionnelle. Qu’elle soit interne ou externe, on attend un recours accentué à cette dernière. Avec plusieurs variations :
- L’oubli du sacro-saint hiérarchique. En effet, là où la mobilité était surtout ascendante, on se tourne désormais davantage vers une mobilité « valorisante ». Avec des salariés plus en phase avec leurs réels projets et envies, plutôt qu’avec l’échelon hiérarchique. Ainsi, les recours internes comme externes à la mobilité professionnelle seront plus pertinents pour le travailleur que pour l’employeur.
- L’accélération de son recours. Les états d’esprits convergent vers une recherche de l’équilibre parfait, de nouvelles missions et des changements de branches. La flexibilité des entreprises servira cela pour permettre une mobilité professionnelle plus fluide.
- La révolution télétravail. Pratique complètement démocratisée par la crise, le travail à distance est voué à durer. Et il favorise lui aussi la mobilité professionnelle, de manière géographique ici. En effet, Si les questions de frontières régionales et nationales posent problème depuis un an, le télétravail, voire le remote, est la solution. Les lieux de vie et de travail peuvent désormais être conciliables sans être proches !
Alors, vous en savez plus sûr la mobilité professionnelle et ses rouages ?