C’est la rentrée, et c’est celle du grand retour au bureau.
En un an et demi, le visage de l’entreprise et celui du bureau a radicalement changé. Entre 30% et 40% des actifs sont restés en télétravail pendant des mois, les entreprises ont dû faire face à un changement des usages dans un monde où l’équation “le bureau = l’entreprise” ne vaut plus.
Hybride, despacialisée, l’entreprise n’est plus synonyme d’un lieu unique régi par une organisation rigide mais d’un écosystème de lieux à la fois réels et virtuels.
Pour une entreprise, rechercher des bureaux revient donc à se poser les bonnes questions. Quelle surface ? Pour quels profils ? Quel aménagement ? Pourquoi faire ? Plus que jamais, les paramètres d’une recherche de bureau dépassent celles du classique triptyque prix, m2, adresse.
Une transformation de l’offre pour la reprise ?
Une révolution des usages de travail était déjà en cours. La Covid n’a fait que l’accélérer et avec elle une nouvelle direction sur le marché du travail et de l’immobilier de bureau. Les problématiques de flexibilité des entreprises sont au cœur de cette rentrée. Exit le bail commercial qui engage les décideurs et leurs équipes sur les durées classiques 3,6 ou 9 ans. Ils sont à la recherche de plus de souplesse et de solutions de bureaux plus résiliantes permettant d’ajuster les charges locatives, en temps réel. Les solutions de bureaux flexibles en contrat de prestation de service prennent de plus en plus de place sur le marché et viennent s’installer à côté des baux plus classiques pour réduire toujours plus cette frontière historique qui existe entre les différents contrats.
Plus que du coworking, c’est la notion de prestation de service qui domine aujourd’hui sur le marché. Au delà du simple espace partagé, la prestation de services englobe une pluralité d’offres rappelant celle du coworking mais enrichies de bureaux fermés, de salles de réunion et surtout d’un aspect ultra serviciel avec de nombreux avantages, services et flexibilité.
Mixant ces différents usages et contrats, une solution a fait son apparition et continue son développement ces dernières années mais notamment ces derniers mois : l’espace indépendant en prestation de services.
Il permet aux entreprises d’installer leurs équipes dans un espace privé, avec du mobilier, des services ( café, ménage, wifi,…) du jour au lendemain et de repartir aussi rapidement !
Un système qui rappelle celui de l’hôtellerie et la mise à dispo de ses services et qui semble s’installer dans le temps avec cette demande croissante de toujours plus de flexibilité, de souplesse et cette révolution continue du “sans engagement”.
Quid de la numérisation du bureau face aux nouvelles attentes des collaborateurs?
Alors que le retour physique au bureau (flexible) est en train de s’opérer pour la plupart des entreprises répondant à de nouvelles problématiques d’usages et à de nouvelles attentes des collaborateurs, le numérique n’a pas dit son dernier mot.
L’offre de solutions de bureaux évolue. Ça ne fait aucun doute en cette rentrée un peu particulière. Alors que le recours au coworking ( et donc à la prestation de service) restait timide ces dernières années, le nombre de bureaux aménagés, clés en main pour des équipes de moins de 50 personnes sont disponibles sur Paris et représente plus de 3% de l’offre du marché de l’immobilier de bureau dans certains quartiers de Paris. Des solutions de bureaux en prestation de service comme celles-ci qui émergent aussi dans les grandes villes notamment à Lyon. Pour comparer, et comprendre l’évolution : la part d’offres comme celles-ci à Londres est passée de 0,5% du parc en 2015 à 6% fin 2020 !
Une telle évolution est-elle à prévoir pour Paris ? La révolution du bureau et de ses solutions est en marche. Une transformation des usages et des attentes, qui impacte le modèle économique du secteur en profondeur et qui va jusqu’à modifier la chaîne de valeur jusqu’à la gestion immobilière et l’investissement.
Un contexte qui pousse les acteurs du marché à construire ensemble cette nouvelle valeur augmentée des m2 de bureaux.
Cette révolution des modèles économiques doit ouvrir la porte à une réflexion sur la révolution numérique (qui se met elle aussi en place laissant émerger de nouveaux acteurs et de nouveaux usages). Google propose de rester au bureau de manière “Incarnée” en mettant des écrans à la place de ses collaborateurs ( à distance) lors d’une réunion.
Pour aller plus loin, ce réaménagement de l’offre de l’immobilier tertiaire ouvre la voie au développement de véritables cas d’usages autour du bâtiment connecté et des services digitaux dédiés aux occupants (accueil, gestion des accès, wifi, réservation de places et de salles de réunion, services de conciergerie, de transport ou de restauration).
Longtemps attendue, la révolution digitale du secteur ne sera finalement pas venue là où on l’attendait. Alors que les grandes promesses de digitalisation étaient portées par quelques aspirants licornes de l’immobilier (qui restent déceptives pour l’heure), la vraie révolution est en cours. Elle est portée par de plus petits acteurs, qui créent plus de résilience, qui se développent moins par levée de fonds successives, mais sur des bases bien moins risquées et certainement plus rentables : celles de l’usage.