C’est quand les choses reviennent à la normale, à l’heure du grand retour au bureau, que l’on remarque ce qui a changé. Si la crise sanitaire n’a pas changé le quotidien des 30 % d’actifs français, qui ont exclusivement travaillé en présentiel, le rapport au travail a considérablement changé pour les 70 % restants.
Télétravailler n’est effectivement pas donné ou permis à tout le monde, si bien que pouvoir le faire est presque un gage d’un salaire élevé. Car, de raccourcis en raccourcis, cela va de paire avec des métiers de professions intermédiaires, cadres et dirigeants.
Le télétravail creuse des inégalités
En effet, selon le Ministère du travail de l’emploi et de l’insertion, 39% des actifs auraient des emplois ne permettant pas le télétravail et, à l’inverse, 36% disent pouvoir le faire sans difficulté. On aurait pu imaginer que ces inégalités disparaîtraient avec un retour dit « à la normale », mais il semblerait qu’elles soient encore là.
En effet, les employeurs sont amenés à fixer des journées de travail. C’est ensuite aux salariés de choisir s’ils veulent télétravailler le reste du temps. Selon l’Insee, ces téléravailleurs concernent 58 % des cadres et professions intermédiaires, mais seulement 20 % des employés et 2 % des ouvriers.
Ainsi, en fonction des secteurs et corps de métiers, tous les français ne sont pas égaux face au travail à distance.
Des disparités entre les français
Alors que des inégalités édifiantes en termes de revenus, genre, âge, origines, etc. sont toujours dans la tourmente, le télétravail vient en remettre une couche. Selon le baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi, 24% des personnes interrogées disent avoir fait face à des formes de dévalorisation au travail en 2020.
Les plus grandes inégalités apparaissent entre les Catégories Socio Professionnelles. Certains corps de métiers sont par définition plus propice au télétravail que d’autres. On retrouve donc les cadres, professions intermédiaires et les dirigeants. Soit, les « travailleurs de bureau« . À cela s’opposent les ouvriers, artisans, commerçants, et tous les emplois manuels ou de manutention.
Ce sont ces personnes que l’on retrouvent dans les 30% se trouvant dans l’indisponibilité de travailler à distance. Une dimension sociale vient donc s’immiscer dans la question du télétravail. Puisque pré-existaient déjà des disparités entre ces emplois. Ainsi, la crise sanitaire vient creuser ce fossé.
Un fossé en terme de salaires et de confort de vie.
Le travail à distance facilité les départs en week-ends et en vacances lorsqu’il devient du nomadisme numérique et renforce la vie de famille lorsqu’il prend la forme de home-office. Il améliore la vie quotidienne en rendant les journées plus flexibles, adaptables et amovibles. Chaque télétravailleur peut plus ou moins ajuster ses journées comme cela l’arrange, tout en gardant la productivité en tête.
« Plus ou moins » puisque des disparités demeurent aussi entre les cols blancs…
Et au bureau ?
Après 1 an, le télétravail est toujours en phase de construction et n’est pas réellement « normé ». Si bien qu’entre les secteurs, les métiers, et surtout entre les entreprises, des inégalités subsistent.
En effet, certaines entreprises ont d’abord refusé le télétravail puis l’ont imposé totalement, avant de se trouver dans un modèle hybride, avec plus ou moins de jours en présentiel selon les équipes et corps de métiers. Ce système flexible devient donc une réelle variable pour les collaborateurs, et d’autant plus à l’heure du retour au bureau. Puisque chaque entreprise entre dans une période clé dans l’établissement de ses propres règles.
Cette semaine je fais 3,6 jours de télétravail !
D’autres disparités peuvent aussi exister entre les collègues. Car travailler à distance ne dépend pas uniquement des entreprises mais aussi des collaborateurs. Si ce n’est qu’un confort de vie et une liberté pour certains, d’autres voient ces choix dépendre d’autres variables.
- Une discrimination par le lieu. Cela paraît évident, plus vous habitez loin et il est compliqué pour vous de vous déplacer, plus la balance penchera vers le télétravail.
- Une discrimination par le confort. Une fois chez soi, chacun ne dispose pas du même confort d’habitation. Si bien que rester 3 jours en home office n’aura pas les mêmes conséquences sur le moral et la productivité d’un collègue à l’autre.
- Une discrimination par l’accès au numérique. De même, devoir travailler à la maison semble plus compliqué quand nous habitons dans la Creuse qu’à côté de la dernière fibre optique.
Autant de variable qui réduisent les possibilités de choix des collaborateurs et qui les incitent à se tourner vers une solution plutôt qu’une autre, sans avoir le confort de planifier au jour le jour.
Quelles conséquences ?
Les jours de télétravail
Ce qui pouvait apparaître comme une simple évolution du travail voire une formalité pour les entreprises concernées, dépassent bien tout ça et influe sur la vie professionnelle et privée des français.
En effet, selon une étude Opinionway pour Horoquartz, 4 salariés sur 10 qui ont télétravaillé lors de la semaine de l’étude se sentent isolés, et 3 sur 10 déclarent mal vivre le télétravail au quotidien.
Dans ces périodes de choix d’emploi du temps, les employés de bureau se retrouvent inégaux face à leur employeur. Entre ceux qui peuvent être là ou non, et ceux qui doivent être là ou au contraire doivent être chez eux, pour telle ou telle raison. Quoi que l’on en dise, les jours de présence on forcément une incidence :
- Sur la relation professionnelle, avec son employeur direct et avec l’ensemble de ses collègues. Assez naturellement, les rapports humains se sont dégradés en 1 an de travail plus ou moins à distance.
- Sur la productivité personnelle et collective.
- Sur la culture d’entreprise en général. Comme en témoigne beaucoup d’entreprise ayant fait l’expérience du remote, le corporate est difficile à entretenir à distance et la fierté d’appartenir à une entreprise se dissipe.
Dans cette période de flou, si le coworking devenait la solution phare ? Ce dernier brise l’aspect contre-productif du home office et peut permettre de réunir une équipe complète le temps d’une journée ou d’une réunion.
Vous recherchez des bureaux ou un espace flexible ? Contactez-nous !
De manière générale…
Des disparités se creusent entre les employés de bureaux et l’ensemble des actifs français.
- Physiques. Une nouvelle fois la qualité et le confort de vie sont de plus en plus distantes d’un métier manuel ou « physique » à un emploi de bureau. Si bien que le télétravail pourrait à terme à nouveau creuser l’écart d’espérance de vie par classe socio-professionnelle.
- L’importance de l’humain. Finalement cette fameuse distanciation sociale et professionnelle entraine une revalorisation de l’intérêt des collaborateurs et un rééquilibrage vis-à-vis du rapport au travail.
- Risques psychosociaux. Nouvel avantage du télétravail ou plutôt de la convergence à des systèmes hybrides plus ou moins personnalisables, la diminution du stress. Puisque chacun est à même de réduire ses jours de présentiel si le bureau est catalyseur de stress ou de home office si cela devient angoissant.
Quoi qu’il en soi, pour que le télétravail et tout ce qu’il implique soit le moins inégalitaire possible, entre les « travailleurs de bureaux » du moins, le collaborateur doit avoir une part de choix. Ce doit toujours être un plaisir de travailler, plus jamais une contrainte. C’est pour cela que c’est à vous de trouver votre équilibre parfait.
Des solutions pour pallier à ces disparités ?
Finalement, les solutions vont de pair avec le déploiement des pratiques flexibles et cette démocratisation du système hybride. Elles sont donc dans l’essence même du télétravail !
- Être une entreprise souple. Si les collaborateurs n’auront pas le choix de s’adosser aux politiques de travail de leur boîte, celles-ci doivent aussi s’avoir s’adapter. Chose qui passe par l’acceptation de système hybride, avec un mélange de 2 jours de télétravail et 3 jours de présentiel par semaine et des calendriers ajustables en fonction des personnes et des semaines.
Le rythme de travail va devenir une négociation bipartite dans laquelle les deux doivent retrouver leur compte.
- Le bien-être au bureau et hors du bureau. Le télétravailleur bénéficie des mêmes droits que les autres salariés présents physiquement dans l’entreprise. Il a le droit aux mêmes évolutions salariales, de missions, de carrière, etc. Et vice-versa, personne ne doit en abuser !
En somme, nous entrons dans une culture de la confiance en entreprise avec une forte dimension sociale et humaine.
Et chez Ubiq ?
Chez Ubiq, on cultive cette culture de la confiance en tous points !
Bien-sûr nous n’avons pas échappé aux confinements à répétition, mais nous avons toujours tenté de préserver un lien fort et une transparence sur toutes les activités.
- La culture du flexible. Vous le savez, chez Ubiq, on travaille de partout ! Ce qui veut dire que chacun peut télétravailler quand il veut et surtout d’où il veut ! On l’incite même au quotidien, chacun est invité à mettre en avant son spot télétravail du jour. On organise même des journées Guess Where où on travaille depuis un espace partenaire.
- Les réunions. Notre effectif nous a permis de toujours faire des réunions par équipes et globales, où chacun voit ce qu’il se passe dans l’entreprise et comment évoluent les choses, tout en ayant son mot à dire !
- Transparents et clairs comme de l’eau de source. Pour tous les messages internes et ne nécessitant pas de réunions, on passe par Slack, vrai terreau de la culture d’entreprise à distance !
En somme, chez Ubiq on a une réel culture du télétravail, tout en gardant conscience de l’importance de venir au bureau, se voir, et de conserver le lien. D’ailleurs, même en permettant le télétravail « à notre guise », le bureau est le plus souvent vécu par une dizaine de personne chaque jour, soit la moitié des collaborateurs !
C’est d’ailleurs ce qui nous a permis d’oser un rebranding, avec un changement de nom et une réaffirmation de nos valeurs en plein Covid, renforçant notre sentiment d’appartenance !
À propos, c’est qui Ubiq ?
Pour conclure
Encore une fois, à travers toutes ces évolutions du travail, la flexibilisation des entreprises, des métiers et des missions devrait sortir renforcée. Tout comme les questions de bien-être en entreprise, qui ne cesse de prendre de l’ampleur.
En somme, c’est surtout la flexibilité des entreprises en matière de télétravail, hybridation et écoute de ses employés qui devrait devenir le critère n°1. L’employé retrouve une place importante dans la construction du travail et des bureaux de demain.
On peut également imaginer la création d’un nouveau métier : le flex-officer, en charge de toutes ces questions au sein d’une entreprise.
Le télétravail va devenir une réelle variable dans le choix de l’emploi et être un facteur de mobilité professionnelle.
Et selon vous, le télétravail, simple avantage supplémentaire ou facteur discriminatoire?