Supprimer la hiérarchie, ne plus avoir ni boss, ni validation… Pour certains, ceci est un rêve, pour d’autres, ce n’est que douce utopie. Et pourtant, on dénombre de plus en plus d’entreprises qui décident de se lancer dans cette aventure du flat management. Ou tout au moins qui tâtonnent pour trouver un mode d’organisation plus horizontal et plus responsabilisant pour les collaborateurs. Ces organisations s’inscrivent dans le sillage du livre de Fredéric Laloux « Reinventing Organizations » qui traite de l’émergence de nouveaux modes de management et présentent quelques exemples d’entreprises qui fonctionnent en flat management. Ou comment appréhender la hiérarchie en entreprise.
Qu’est-ce que le flat management ?
Le flat management est une forme de management dans lequel la hiérarchie est réduite à son maximum. Il existe peu ou pas de séparation entre les employés et l’exécutif. Selon Julien Dreher, dont l’entreprise Frontier fonctionne en flat depuis sa création il y a près de 3 ans, il n’existe pas une définition unique du flat management mais « il y a autant de définitions que d’entreprises et c’est à chaque entreprise de définir son propre modèle. »
Il n’existe pas de définition type, c’est à chaque entreprise de définir son propre modèle
Flat management : quels avantages ?
Après avoir donné la définition du flat management, place aux avantages.
Réduire les niveaux de hiérarchie permet aux employés de se sentir plus impliqués dans leur projet. Moins de hiérarchie, c’est aussi moins de niveaux de validation et donc un plus grand pouvoir de décision. C’est plus impliquant et motivant pour les salariés mais aussi bien plus efficace pour l’entreprise. Cela permet de rester agile et de pouvoir prendre les bonnes décisions rapidement. Chaque employé sait sur quoi il travail et surtout pourquoi. Cela évite les actions inutiles.
Une entreprise ne peut fonctionner en flat management que s’il y a beaucoup de transparence, de bienveillance et de rigueur.
- De la transparence dans la prise de décision : une organisation flat ne veut pas dire que chaque employé peut prendre une décision dans son coin. Il doit au contraire être capable de justifier ses choix et de consulter les bonnes personnes au bon moment. La transparence c’est aussi la traçabilité qui permet de comprendre les tenants et les aboutissants d’une décision mais aussi de créer un climat de confiance.
- De la bienveillance : le flat management implique une grande quantité de feedbacks sur le travail effectué et sur les projets. Il faut donc être capable de les faire avec bienveillance mais aussi savoir les recevoir. Ainsi, la confiance et l’efficacité au sein des équipes peut être conservée voire améliorée.
- De la rigueur : chaque personne décisionnaire sur un projet doit être très rigoureuse et exigeante. Cela permet de garder un très bon niveau d’exécution et d’être capable de remettre en cause un projet à tout moment. Et ainsi opter pour une hiérarchie en entreprise à la fois souple et structurée.
Comment passer au flat management ?
Moins de hiérarchie ne signifie pas qu’il y a une absence totale de prise de décision. Il s’agit plutôt d’une décentralisation du pouvoir de décision. Concrètement, cela implique qu’une entreprise découpe l’ensemble des activités sous forme de projets, avec, à leur tête, un chef de projet responsable de la prise de décision.
1 projet = 1 équipe projet = 1 chef de projet + X consultés + X experts
🗳️ Le Chef de Projet
Chaque projet doit être mené par un chef de projet qui peut être à l’initiative de son propre projet ou désigné lors du lancement d’un projet. Il gère :
- 🗓️ La roadmap : il l’élabore et s’assure qu’elle est bien respectée ;
- 💌 La communication autour de son projet : au sein de sa team projet, de la team communication et de la boîte ;
- 🤹 La majorité des tâches opérationnelles dont il a les compétences ;
- 💸 La gestion administrative : factures, budget, etc…
Avant le lancement d’un projet, il est nécessaire de se poser les questions suivantes :
- Mon projet est-il cohérent par rapport aux objectifs de la team ?
- Ai-je le temps d’être chef de projet ?
- Quelle sera la roadmap de mon projet ?
- Qui seront mes consultés ?
- Qui seront mes experts ?
- Mes experts ont-ils le temps de se consacrer à mon projet ?
Dans tous les cas, c’est au chef de projet qu’incombe la prise de décision finale, c’est à lui de faire la part des choses entre tous les feedbacks reçus : ce qu’il est possible de faire/sa conviction. Il est aussi très important qu’il sache déléguer. Il doit savoir déléguer une tâche à celui qui l’accomplira le mieux. Pour autant, il ne doit pas déléguer l’ensemble des taches opérationnelles sous peine de retomber dans un modèle hiérarchique classique avec un boss et des exécutants.
👯👯♂️ La team projet : Lead, Consultés & Experts
Afin de l’aider dans sa prise de décision, de limiter les erreurs, de compléter ses compétences, le chef de projet s’entoure de quelques personnes pour l’accompagner :
- Des consultés qui devront l’accompagner dans l’amélioration de son projet et la prise de décision, sans interférer dans la production de valeur.
- Des experts qui l’aideront à achever des tâches pour lesquelles il n’a pas les compétences.
Toutes les entreprises peuvent-elles passer au flat ?
C’est la grande question ! Toutes les entreprises ont intérêt à baisser au maximum leur niveau de hiérarchie pour que tous les salariés puissent se sentir impliqués et responsabilisés.
Mais ce qui est simple dans une toute petite équipe est plus compliqué dans une grande entreprise. Pour celles-ci, il est crucial d’impliquer toutes les équipes dans le processus pour trouver un modèle qui correspond à la culture d’entreprise. Dans les entreprises en forte croissance, il est important de challenger le modèle d’organisation à chaque fois que l’on passe des paliers d’équipe pour être sûr qu’il reste adapté à l’équipe. Il ne s’agit pas de bouleverser la hiérarchie dans une entreprise si cela ne lui convient pas.
Alors, prêt à tester le flat management ?