Avec ou sans Covid, le bureau et les mobilités sont deux termes très vastes et surtout en grandes mutations. Une chose est sûre, ils sont tout à fait liés. La crise a bouleversé notre recours au bureau, à travers le télétravail, et notre recours aux mobilités, les rendant moins nécessaires au quotidien. Un nouvel usage qui nous fait nous interroger sur le rapport que nous construisons autour du travail et de la mobilité.
Il semble donc nécessaire d’ouvrir le dossier bureaux et mobilités durables en redéfinissant la mobilité et les mobilités.
Qu’est-ce que la mobilité ?
Une multitude d’adjectifs sont accolés à ce mot sans que l’on parvienne à les distinguer. Il semble donc nécessaire de vous éclairer.
- La mobilité partagée : Se déplacer à l’aide de moyens de transport partagés, du co-voiturage aux transports en commun.
- La mobilité active : Moyen de transport qui n’utilise que l’activité physique humaine. Ce qui concerne surtout la marche à pied et le vélo, mais aussi la désormais réputée trottinette, le roller, ou encore le skate-board. Ici, l’impact environnemental est minime.
- La mobilité verte : Les mobilités plus propres, qui transforment les usages de l’énergie. C’est-à-dire tous les moyens de transport dits respectueux de l’environnement et de la ville, en réduisant leurs émissions et le bruit émis, mais aussi en fluidifiant le trafic.
- La mobilité douce : Ce terme est le point d’union des mobilités active et verte, d’où l’importance de définir ces termes. Ce dernier désigne l’ensemble des déplacements non motorisés (les mobilités actives), mais aussi les moyens de transport dits respectueux de l’environnement et de la ville (les mobilités vertes).
Quel rapport avec le bureau ?
Ici, la notion qui nous intéresse le plus est celle de mobilité durable, aussi appelée éco-mobilité. Celle-ci est à la croisée des quatre termes définis plus haut et est amenée à habiter nos questionnements actuels et futurs.
- La mobilité durable ou l’éco-mobilité, est la parfaite union entre mobilité et développement durable, allant de la conception, la mise en place et la gestion de modes de transport apportant de réelles solutions écologiques. Cela concerne donc surtout les milieux urbains et va plus loin que le terme de mobilité verte.
Ici, nous cherchons à questionner le rapport entre ces mobilités durables et le bureau. Ça tombe bien, car la mobilité c’est aussi :
- La mobilité pendulaire : l’ensemble des déplacements quotidiens liés au travail ou aux études.
Ainsi, que ce soit avant, pendant et après la crise, notre recours à la mobilité pendulaire est en pleine mutation et les mobilités durables en sont tout à fait pour quelque chose. Ces questions ont toujours existé, mais la Covid est venue accélérer ces changements. Nous n’avons plus forcément besoin de nous rendre à un lieu prédéfini pour travailler, ainsi, tout est à déterminer d’un jour sur l’autre : où vais-je travailler aujourd’hui, et comment vais-je m’y rendre à chaque fois ? La question de mobilité est donc quotidienne et variable, laissant libre court à nos possibilités. Et ce, que nous travaillions en centre-ville ou non, et quelle que soit la distance qui nous sépare de ces lieux.
À cela il faut ajouter la dimension environnementale, qui vient cadrer ces possibilités. C’est irréfutable, la transition écologique est en marche et chacun peut agir en sa faveur.
Comme le dit Ugo Annicchiarico, le co-fondateur de Starbolt, aujourd’hui, il convient de se déplacer de manière agile et écologique.
À quels moyens de transport avons-nous recours ?
Les moyens de transports « classiques »
En complément de ces définitions, il est nécessaire de présenter lesdits choix qui s’offrent à nous, afin de définitivement structurer le propos. Puisqu’une multitude d’options nous est présentée pour le simple fait de se rendre au travail, d’aller d’un endroit professionnel à un autre. Et ce, que nous soyons en milieu urbain ou non.
Pour commencer, il y a ces moyens de transport classiques, que tout le monde connaît.
- Les mobilités actives : marche à pied, vélo, roller, skateboard, trottinette.
- Motorisés : voiture, scooter, moto, bus, gyropode, etc.
- Sur rail : Train, tramway, métro.
Jusque là, l’impact écologique était sensiblement le même entre catégories, chacune s’appropriant des intervalles de distances assez définis, et peu de concurrence existait. Seul le vélo pouvait s’avérer plus efficace que le scooter, en milieu très urbain. La rapport entre moyens de transports en commun et voiture, lui, stagne plus ou moins. Leur empreinte écologique étant déjà réduite, le pseudo combat avec la voiture dépend donc davantage des notions de confort et de moyens que d’efficacité.
Bureaux, mobilité et temporalité
Dans la foulée de l’importance que prend la mobilité au cœur des entreprises, il est pertinent d’ajouter la notion de temporalité, devenue primordiale et prédominante pour les travailleurs de demain. Aujourd’hui, l’unique trajet domicile/ lieu de travail n’existe plus, il est en train de disparaître. Le recours aux mobilités évolue donc pour chaque collaborateur.
Le lieu de travail se déspatialise et tout le monde peut désormais travailler de n’importe où quand il le souhaite. Chacun est amené à réaliser plusieurs trajets professionnels différents par semaine. Ce qui implique un besoin de flexibilité au quotidien dans nos manières de nous déplacer.
Et même si l’entreprise n’est pas encore très flexible, le télétravail s’est imposé. Les trajets se rapprochent donc davantage des lieux de vie. Se déplacer, jusqu’au bureau ou non, devient ainsi une aventure à repenser. C’est le moment d’en profiter pour opter pour des mobilités plus durables.
Deux notions clés apparaissent donc : la mobilité et l’ubiquité. Le travailleur de demain a vocation à travailler de partout. Ses journées sont davantage ponctuées par des déplacements indépendants du lieu, du moment et du moyen. Ce qui créé le terme de mobiquité. Fusion des deux mots, il a été inventé par Xavier Dalloz et dessert parfaitement ce propos.
Quelles solutions d’avenir pour le travailleur de demain ?
Démultiplication des choix
Pendant très longtemps, un seul trajet quotidien prédominait, celui du domicile jusqu’au lieu de travail. Ainsi, la question de la mobilité ne dépendait que d’une distance donnée et le champ des possibilités s’en trouvait réduit. Il n’y a qu’au coeur des grandes villes que les choix se démultipliaient, à mesure du temps. Mais, en métropoles comme ailleurs, les choses évoluent à vitesse grand V !
Le moyen de transport ne sera plus qu’un intermédiaire entre deux points fixes et permanents mais l’outil par excellence de chacun. Les lieux se démultiplient, le travail se déspacialise et les trajets sont anecdotiques. En définitive, la mobilité devient le mot d’ordre de nos journées. L’usage unique a disparu.
Flexibilisation
Tout se flexibilise, chaque moyen de transport devient plus accessible, abordable et écologique ! L’humain en tant que tel se ré-approprie les villes en y faisant un lieu de vie physiquement actif.
- Post-Covid : Selon une étude Worklife, « environ 40% des sondés qui ont changé de mode de transport pendant la crise, disent utiliser désormais la voiture pour leur trajet domicile-travail. » Élément qui pourrait davantage dépendre des solutions apportées par les entreprises que du réel panel de disponibilités. Nos villes évoluent, devenant plus agiles. Éléments clés du monde du travail de demain, elles doivent répondre à ces nouveaux besoins et mutations (se nourrir, se loger, travailler, s’éduquer), par des solutions durables, dont la mobilité fait évidemment partie. L’urbanisme a donc un grand rôle à jouer, notamment à travers l’émergence des voies piétonnes et cyclables, des bornes de véhicules en libre service et des bornes de recharges électriques.
- Et après : « En 2030, les 17 plus grandes villes de France auront supprimé l’utilisation des véhicules polluants en centres-villes », nous dit le co-fondateur de Starbolt. Et ce, à travers le vélo, acteur clé, mais pas que ! Tous les véhicules, du train au bateau, se verdissent et participent à cette transition. De nombreux acteurs, comme Total via Be:Mo, se positionnent pour optimiser toutes les solutions déjà existantes, et les rendre plus accessibles.
Pour conclure
Ainsi notre recours à la mobilité est voué à évoluer, tout comme toutes ces définitions. Les notions de mobilités durables, douces et vertes devraient prendre le dessus. Et notre définition même de la mobilité sera soumise à de nombreux changements.