Alors que la technologie vient s’installer dans tous les secteurs, l’immobilier entame sa transition numérique. Les bureaux se numérisent donc petit-à-petit, et cela relève davantage de la transformation des usages que de la révolution numérique. La crise a quelque peu impulsé cela en perturbant les entreprises dans leurs schémas habituels. Chacune a donc été forcée de se réinventer, et ce, par des solutions numériques. Et si nous montions dans la DeLorean pour un retour vers le bureau du futur ?
Covid ou non, les acteurs de l’immobilier de bureau sont en marche pour construire ensemble le bureau de demain.
Imaginons un Retour vers le futur 4. Marty McFly arrive bel et bien en hoverboard au bureau !
Aujourd’hui plus que jamais, la raison d’être des entreprises et celle des collaborateurs se questionnent mutuellement, et tentent de trouver des solutions conjointes. Le bureau du futur se préoccupera donc principalement de ses collaborateurs. Si l’on en croit les tendances actuelles, les collaborateurs ne travailleront pas depuis un seul bureau mais iront d’espaces en espaces, selon le rythme qui leur convient.
Chaque lieu devra donc être modulable et prêt à accueillir la diversité d’activités d’une entreprise. Pour cela, il convient de développer les solutions qui demain faciliteront l’usage du lieu.
Alors, à quoi ressemblera leur bureau du futur ?
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La révolution des réunions
Ce n’est pas un scoop, le télétravail a totalement bouleversé les rapports entre les collaborateurs, et en particulier les réunions et moments de collaboration entre collègues. Les visioconférences ont tout de même révélé plusieurs difficultés. Un certain temps d’adaptation était nécessaire pour apprendre à manipuler ces différents outils de collaboration virtuelle, sans oublier les problèmes de connexion et coupages de paroles.
Un des principaux enjeux impulsé par la crise demeure la nécessité de préserver une « égalité » entre les salariés présents sur site et ceux qui sont à distance. La collaborativité, esprit même des réunions, a pu perdre en fluidité de part ce simple problème de distanciation.
La team com’ en ébullition !Pour répondre à cela et en allant plus loin que l’incontournable Zoom, certains acteurs comme Google, réfléchissent aux solutions de demain. Ce dernier a en effet développé les Team Pods, sortes d’écrans prenant la place d’une chaise, sur lesquels chaque collaborateur, même à distance, a sa place. Chacun retrouve donc sa place au bureau et le tout le monde peut être présent tout en étant loin spatialement. On peut prétendre à une démocratisation de l’usage de la téléprésence d’ici 5 ans, où le télétravail ne sera plus qu’une formalité.
T’es là ou t’es pas là ?
Et après ? Pour aller encore plus loin, on peut imaginer une place sur deux destinée aux « collaborateurs virtuels« , avec une incarnation presque totale. On imagine donc facilement les salles de réunions du futur. Une grande salle, avec des écrans sur tous les pans de murs, certains étant des tableaux numériques pour prendre des notes et le reste des team pods pour inclure tout le monde ! Avec, au centre, une table tactile projetant des tableaux et document de support en hologrammes.
L’espace de travail ne se réduit plus à un seul bureau et devient un écosystème de lieux, à la fois physiques et digitaux. Travailler à distance ne doit plus jamais être un problème ou une contrainte et ces outils doivent participer à cette flexibilisation.
Au travers des salles de réunions, le bureau doit plus que jamais être source d’innovation et de créativité. Le bureau du futur doit servir un objectif clair : nous rendre capable de travailler de partout en créant de la valeur pour tous.
Les bureaux deviennent des lieux où vivre et faire vivre notre entreprise
Finalement, le bureau du futur s’adosse aux évolutions du travailleur de demain, qui devra travailler au bon endroit, au bon moment et à bon escient, comme le dit Rebecca Nachanakian.
Les cocons de travail
Pour parfaire l’expérience collaborateur, lorsqu’il veut se retrouver plus seul, des bulles de calme ont vu le jour : les phone booth. Plus élaborés que les phone box, ils isolent tout en garantissant le confort. Ce qui suit la tendance d’endroits appropriables par tous le temps d’un instant. Espaces qui n’appartiennent à personne en tant que tel.
On en retrouvera dans tous les espaces.
Alors Steph’, dans ta bulle ?
L’entreprise !nterior a particulièrement développé le concept. Nous n’avons plus affaire à de simples box mais à de réelles bulles autonomes, un espace vitré élégant qui a toute sa place dans les bureaux pour s’isoler, se réunir, se concentrer. Ça devient une pièce à part entière, intelligemment pensée et optimisée à 100%.
Ce qui conforte une ambivalence du travail de demain. On se dirige vers des moments complètement seul, dans la lignée de cette année de télétravail et nomadisme digital. Un acquis est né et il ne peut plus disparaître. Il faut composer avec alors le bureau s’adapte et propose des solutions au travers du mobilier : les phone booth. De vraies bulles autonomes, de plus en plus privées, confortables et simples d’accès.
Et de l’autre côté, nous aurons de vrais moments de collaboration, avec un besoin plus fort de se revoir à des moments clés.
Un espace déspécialisé
Le bureau devient donc un lieu de serendipité. À l’instar des tendances actuelles de flexibilité des espaces, ces éléments plus ou moins futuristes confirment un avenir déspécialisé des espaces de travail.
Tous ces écrans ne servent donc pas leur propres buts en devenant les outils phares du travail mais une seule chose : favoriser la collaboration et l’efficacité des collaborateurs. Ce ne sont que des outils hyper ajustables et faciles d’accès. De sorte que n’importe qui puisse les utiliser n’importe quand, n’importe où et pour n’importe quel but.
Les usages du bureau pourront également être bien plus variés qu’aujourd’hui. Totem, que nous avons pu rencontrer, apporte un regard nouveau et propose d’acheter des produits du quotidien dans une épicerie directement au bureau. Cela peut être surprenant, mais à l’ère où les supermarchés se mettent sur les applications de livraison, Totem propose à tous les occupants d’un bureau plus de 1200 produits en accès libre via son application mobile. Ce magasin au bureau à portée de poche est certainement plus simple et moins carboné que les modèles de livraison qui pullulent. À suivre donc.
Le bureau n’est donc plus physiquement incarné, c’est l’avènement du anytime, anywhere, anywho et anywhat. C’est ce qu’on appelle la mobiquité.
La technologie au service du bureau du futur
Le bâtiment de bureau connecté, utopie ou dystopie ?
La réinvention du bureau passera également par le développement de véritables cas d’usages autour du bâtiment connecté et des services digitaux dédiés aux occupants. Nous le savons depuis longtemps, demain une application permettra à tous les occupants d’un bureau de déverrouiller les portes, partager l’accès au wifi à un invité, réserver une salle de réunion ou une place de parking et même accéder à un vélo ou une trottinette partagée ou commander un repas. Ces applications sont souvent désignées par le terme Building Operating System (BOS). Nous pouvons faire une analogie simpliste. Demain nos bâtiments seront à l’image de nos smartphones. C’est-à-dire équipés d’un système d’exploitation (l’équivalent d’Android ou IoS) qui permettra de développer une couche de services digitaux dans le bâtiment.
Aujourd’hui l’usage de ces super App du bâtiment reste tout de même limité et dans les entreprises. Dans la multitude de services et cas d’usages proposés, c’est toujours le même service qui génère le plus d’usages : le déverrouillage des portes et des accès sécurisés avec son smartphone plutôt qu’avec un badge. La gestion des accès ne constitue qu’un point de départ, mais le chemin est bon. Pour construire une expérience fluide de vie dans le bâtiment, les entreprises pourront s’appuyer sur un premier usage simple et récurrent. Comme le déverrouillage des portes avec son smartphone. Pour ensuite rajouter progressivement de nouveaux services et enrichir l’expérience de leur collaborateur.
L’augmentation de l’expérience collaborateur via son mobile pourrait également venir d’un autre usage récurrent : se nourrir. La Super App française en entreprise Swile est partie d’un autre usage du quotidien : la digitalisation du ticket restaurant. Aujourd’hui Swile est toujours un moyen de paiement mais regroupe tous les avantages des salariés. En plus d’être un service de paiement, Swile propose maintenant aux entreprises d’utiliser son application, bien installée dans la poche de leurs collaborateurs, pour développer leurs sujets de gestion de la cohésion d’équipe, de sondage des collaborateurs ou de communication interne.
L’ère du quantitative space. Big Brother is watching you
La réinvention du bureau par la donnée revêt un importance grandissante en entreprise. Elle vise à comprendre les usages qui sont faits de nos m2 de bureaux.
Une solution fait son apparition : le capteur de présence au bureau. Par exemple, l’entreprise VizioSense développe un produit qui détecte le nombre de personnes dans un espace à un instant T.
Si cela pose très clairement les questions de l’utilisation de ces données et de la protection de la vie privée, ces technologies portent également la promesse d’aménager les bureaux en fonction de l’usage réel qui en est fait par les collaborateurs.
En effet, si au lieu d’utiliser des technologies de reconnaissance faciale, nous utilisions plutôt des capteurs de présence ? Ceux-là restent anonymes et identifient uniquement combien de personnes ont utilisé un espace et la durée de leur présence. Alors nous serions en mesure de mener des études pour une meilleure optimisation de m2 en fonction de l’usage. Par exemple, par la donnée, une entreprise peut se rendre compte qu’elle ne doit pas nécessairement déménager mais repenser son espace, le réaménager.
Pour conclure, le bureau en pleine mutation
En somme, il existe deux manières d’apporter des solutions.
Par le bas, en essayant de résoudre les problèmes les uns après les autres, en s’attaquant donc aux réels besoins des collaborateurs. Il est ainsi plus simple d’expérimenter une application et de la rendre simple et facile d’accès. On est donc sur une approche empirique et progressive.
Par le haut : ce sont les solutions globales, qui offrent directement un panel de services sur une même application. C’est ici que l’on se demande si le bureau du futur ne sera-t-il pas simplement une version augmentée du bâtiment avec une application pour tout ?
Le bureau physique doit être un lieu où mixer les usages, où favoriser les hasards
On se dirige vers une optimisation générique des m2. Et chaque espace inutilisé le temps d’un instant pourra être occupé par une autre solution.
Les espaces vont se numériser, quoiqu’il advienne, que ce soit par l’usage ou par des solutions BOS, plus imposantes. Le tout convient de trouver le bon rythme pour chacun et les cas d’application qui seront vraiment utiles aux collaborateurs.
Les dix prochaines années seront quelque peu test pour le secteur de l’immobilier de bureau. Celui-ci devrait assister à une réelle transition numérique. Pour que nous arrivions ensemble au bureau de demain.
T’as pas connu, les bureaux pré-covidien toi ! Mehdi à son petit-fils, le 28 mai 2056
Evidemment, tout est à penser et repenser, et nous pourrions prendre des axes tout à fait différents. On pourrait même imaginer que cet essor technologique nous mène à une disparition totale des bureaux comme nous les connaissons aujourd’hui. Le bureau pourrait être à 100% virtuel, et chacun travaillerait d’où il veut ! On parle déjà de la voiture comme bureau de demain.
La Covid va-t-elle propulser l’avènement technologique dans l’immobilier ? Et de quelle manière ?
Le tout est que chacun y trouve sa place. Alors, on le construit ensemble le bureau de demain ?