Créé en novembre 2011 par deux étudiants en école de commerce frustrés de ne pas trouver de places en bibliothèques, MySeat permet de connaître le taux d’occupation d’espace en temps réel grâce à un petit boitier à fixer sur les sièges. Ce boitier est équipé de capteurs détectant les micro-mouvements : changement d’appui, respiration, battements de coeur, etc. Explications du co-fondateur de MySeat, Pierre Landoin.
Comment l’idée vous est-elle venue ?
Sophie Molina, Directrice Commerciale, et moi même, CEO, étions étudiants en école de commerce et faisions régulièrement face au même problème : aller dans une bibliothèque et devoir repartir faute de place disponible. Nous nous sommes donc dit que ce serait chouette d’avoir une application mobile pour être informé en temps réel des places libres en bibliothèques. Pour trouver une solution technique, nous nous sommes associés avec un ingénieur, Yahya El Iraki, et avons développé un outil capable de détecter les micro-mouvements. Avant d’en arriver là, nous avons bien sûr testés les solutions existantes mais comme aucune n’était optimale, nous avons décidé de créer notre propre outil. MySeat est commercialisé depuis septembre 2013 et nous avons, bien sûr, commencé par contacter les bibliothèques. Ces-dernières étaient très intéressées mais faisaient face à des contraintes budgétaires trop importantes. C’est alors que nous avons gagné le concours de startup organisé par le cabinet de conseil Bearing Point et, suite à cela, ils nous ont conseillé de ne pas réserver notre solution aux bibliothèques mais de la proposer également aux entreprises de conseil car le taux d’occupation de leurs bureaux varie régulièrement. Nous nous sommes alors aperçus que tout l’immobilier tertiaire pourrait être intéressé par MySeat !
Comment ça marche ?
Nous avons développé un système qui détecte la présence grâce aux micro-mouvements d’une personne sur un siège. Il s’agit d’un tout petit capteur qui se fixe sur n’importe quel type de siège et de plusieurs manières différentes (collage, lissage…). Le capteur prend 2 minutes à fixer et 30 secondes a enlever. Il communique par radio avec une passerelle qui transforme l’information sur internet et nous l’envoie pour que nous la traitions. Nous fournissons ensuite une cartographie en temps réel de l’occupation des espaces de travail ainsi que des statistiques d’occupation pour les space managers. Ces-derniers peuvent créer un dashboard avec les indicateurs qui les intéressent, ils peuvent par exemple choisir d’étudier seulement la période du mois de Juin et seulement les taux d’occupation des salles de réunion. En ce qui concerne le business model, nous prêtons les capteurs donc l’équipement est gratuit, seul l’accès au logiciel est facturé avec des tarifs dégressifs en fonction du volume et mais également de la durée d’engagement. Nous sommes ainsi moins chers que pourrait l’être un relevé manuel et offrons, surtout, des données beaucoup plus précises. Les space managers peuvent donc utiliser MySeat pour calculer un potentiel gain d’espace, avoir des données suite au test d’un nouveau type d’espace (placement fixe/libre), faciliter le travail nomade pour les entreprises déjà en placement libre et faire de l’AP testing sur le mobilier de bureau.
Où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous sommes actuellement présents en France et au Canada et avons pour projet de nous déployer au Maroc et aux Émirats. Nous avons plusieurs types de clients : des grandes entreprises du CAC 40 dans le tertiaire (la Société Générale, le Groupe Ipsos), des bibliothèques (la bibliothèque de l’École Polytechnique Montréal) mais également des pépinières (ESSEC Ventures). Nous avons un nouvel associé, Mouhcine Benchekroun, qui s’occupe du développement de la partie logiciel. Nous connaissons actuellement une forte croissance et sommes en recherche de fonds, nous avons déjà reçu plusieurs propositions mais restons ouverts. Enfin, après l’avoir remporté à l’échelle de Montréal, puis du Québec, nous venons de gagner le 1er prix de compétition d’ingénierie du Canada !
