Espaces de coworking, fablabs, incubateurs, living labs… La France compte aujourd’hui plus de 500 tiers-lieux. Le coworking, au-delà d’une mode, une véritable tendance de fond. Mêmes les grandes entreprises s’y sont mises en adoptant le corpoworking. Et avec ces nouvelles pratiques, apparaissent de nouveaux métiers. Focus sur celui de « Gestionnaire d’espace de coworking ».
Le gestionnaire d’espace : un chef d’entreprise
Les gestionnaires d’espace de coworking ne sont pas les gardiens des lieux comme on pourrait le croire. Ils sont à la fois responsables du bon fonctionnement et du rayonnement de l’espace, mais s’occupent aussi des aspects business. Ils gèrent la commercialisation des espaces, les prestataires mais aussi les partenariats alentours ainsi que la vie collective. Comme des chefs d’entreprise !
Le gestionnaire anime la communauté. Il connecte les idées et les gens, coordonne ou organise des évènements, et assure la communication auprès des entrepreneurs et organisations. En bref, il crée des synergies et pousse aux échanges entre ses membres. Il va même plus loin, en faisant faire émerger des pratiques collaboratives au sein de son espace.
Rencontre avec Delphine et Alexis, gestionnaires d’espace de coworking
Qu’est-ce que le coworking pour toi ?
Nos espaces sont grands, et s’adressent principalement à des entreprises, de toutes tailles : start-ups, PME, équipes-projet de grands groupes, et pour une plus faible proportion, à des indépendants. Chacun a un bureau privé, et tous profitent d’espaces partagés. Le coworking est un peu comme une coloc’ finalement. Les gens cherchent plus que la division du loyer. Ils sont là pour vivre une expérience ensemble et profiter des différents espaces communs ensemble, et pourquoi pas faire du business ensemble.
Comment perçois-tu ton métier ?
Alexis : Je me perçois plutôt comme un concierge des temps modernes. On a commencé par superviser les travaux de l’espace en amont, puis la commercialisation, et maintenant on s’assure que l’espace soit fonctionnel au quotidien, on traite les diverses demandes des coworkers, on gère les prestataires qui interviennent sur l’espace, ils sont nombreux, on traite les aspects financiers (achats, facturation) et enfin, on s’occupe de l’animation de la communauté. Quatre grands chantiers. Le plus gros aujourd’hui : l’animation. C’est le gros coeur de notre métier, de faire se rencontrer les gens et de créer des synergies entre nos occupants.
Delphine : J’aime bien dire que je suis la petite maman de l’espace : comme elle, je dois gérer le côté humain avec les résidents, mais aussi les parties commerciale, administrative, ainsi que la gestion courante de l’espace. Un métier très (très) polyvalent !
A côté de cela, il y a une grande partie animation. En général, elles prennent la forme de petits déjeuners, ou d’apéros. Mon rôle est de créer des synergies, de faire en sorte que les gens se connaissent. Avec Alexis, nous mettons en place des animations qui font vivre le centre la journée, comme des cours de danse, de micro sieste, de yoga, de sport… En bref, tout faire en sorte pour que notre espace soit plus q’un lieu de travail : un lieu de vie.
Quelles sont les qualités qu’il faut avoir pour être gestionnaire d’espace ?
Delphine : Trois qualités principales : être optimiste, sociable, et savoir hiérarchiser les priorités. Sociable, on comprend vite pourquoi ! Pour ce qui est de savoir prioriser, c’est important. En effet, pour chacun, son problème est prioritaire. Mais quand on a 350 personnes sur site il faut savoir faire des choix ! Enfin, une qualité primordiale est d’être réactif. Il faut savoir switcher d’une activité à l’autre sans problème et avec rapidité.
Alexis : Pour moi, il faut être avenant, adaptable et surtout très polyvalent. Il faut pouvoir réagir à tout moment et s’adapter à toutes les situations. On est amenés à faire plein de choses différentes. Aucune journée ne se ressemble, et c’est ce qui est intéressant dans notre métier.
Qu’est-ce que tu aimes dans ton métier ?
Delphine : Tout ! J’aime le côté varié, le côté humain, le côté « bon sens » … Il me permet de rencontrer des gens d’univers différents, de compétences variées, de parler, tout simplement. Après je dis ça aussi parce que je viens d’un métier où j’étais derrière mon ordinateur et je faisais de l’excel toute la journée !
Alexis : La polyvalence. On ne s’ennuie jamais. Mais aussi la liberté sur la façon de gérer mon travail, de choisir les projets que l’on veut monter, et la manière dont on veut gérer notre espace. Comme des chefs d’entreprises !