Aujourd’hui plus que jamais l’épanouissement au travail des salariés est devenu une des plus grosses priorités des entreprises. De nombreuses études ont montré qu’un employé heureux serait plus impliqué et donc plus efficace et productif : à tel point qu’on a vu apparaître un métier entièrement dédié à cette fonction : le Chief Happiness Officer. On revient sur la mission de ces Chefs du Bonheur au Travail avec en exclusivité une interview des deux CHO de Ubiq.
1. Origine des Chief Happiness Officers
« Il existe une corrélation positive entre la proportion de salariés heureux et la performance : un salarié heureux est, en moyenne deux fois moins malade, six fois moins absent et neuf fois plus loyal. »
Laurence Vanhée, Chief Happiness Officer chez Happyformance.
Ainsi bonheur et bien-être deviennent des sujets de préoccupations pour les entreprises et les salariés. Le métier de Chief Hapiness Officer est venu directement des Etat-Unis sous l’impulsion de Tony Hsieh, le patron de Zappos.com (vente de chaussure en ligne). Ce dernier fut un des premiers à occuper cette fonction en étant également le CEO de l’entreprise. Il a d’ailleurs écrit un livre Delivering Happiness sur comment ériger le bonheur en principe de management dans un but d’augmenter la productivité d’une entreprise.
“Si vous rendez vos collaborateurs heureux, ils seront plus investis et l’entreprise y gagnera, il est très difficile de fournir un bon service si les employés qui en ont la charge ne sont pas heureux !”
Tony Hsieh
Nombreuses entreprises françaises ont compris la nécessité et les bienfaits que pouvait apporter ce métier sur leurs business.
2. Les missions d’un Chief Happiness Officer
Il n’existe pas de fiche de poste bien précise pour décrire ce métier car un CHO d’une entreprise à une autre s’appropriera des missions propres à la culture d’entreprise et aux valeurs de l’entreprise. En revanche ils ont tous une mission globale : celle de développer la motivation des salariés pour les rendre heureux. Ils sont également garants des valeurs de l’entreprise et de la culture d’entreprise. On peut tout de même déceler deux grandes missions assez récurrentes chez les CHO de diverses entreprises :
- Casser la routine des salariés en organisant des moments de détentes et de partages ou des événements internes. Par exemple le CHO peut être en charge de planifier des activités en tout genre ( yoga, danse, espace game… ) ou simplement des moments de vie. Le but va être de cadencer la semaine, les mois et les années par des temps forts : allant des petits déjeuners en passant par les anniversaires, des soirées pour célébrer des gros caps passés de l’entreprise ( levée de fonds, lancement nouveau projet …) ou un séminaire annuel. Le salarié en partageant tous ses moments forts de l’entreprise sent qu’il fait partir d’une aventure et cela augmente sa motivation.
- Faire sentir au salarié qu’il est “comme à la maison” : la mission du CHO est alors de créer un environnement de travail adéquat et pour cela il peut être en charge par exemple de la décoration des bureaux. Si un salarié travaille dans de beaux et agréables locaux il adoptera alors de bonnes habitudes de travail et cela stimulera aussi sa créativité. On voit également se développer la personnalisation des espaces de travail où chacun peut apporter sa touche et se sentir chez lui.
3. Rencontres
Pour illustrer un peu mieux ce métier on a décidé de poser quelques questions à Adeline & Ruben en charge de nous rendre heureux chez BAP !
C’est quoi votre métier chez BAP ?
Adeline : Je suis Office Manager depuis 2 ans et mon métier consiste à faciliter le quotidien des salariés de chez BAP pour qu’ils travaillent dans les meilleures conditions possibles. Je m’occupe également d’une bonne partie de la comptabilité de la boîte. Et quand un petit nouveau arrive, c’est moi qui m’occupe de son arrivée : son matériel, le guider pour des sujets comme la mise en place de la sécurité sociale etc.. Par extension à mon poste je suis aussi en charge de faire kiffer les gens !
Ruben : Je suis Developpeur Full Stack c’est à dire que je code à la fois côté navigateur et serveur pour le site de Bureaux à Partager. Je travaille ici depuis 4 ans donc ce qui est cool c’est que j’ai pu voir l’évolution de la boîte et donc la nécessité d’introduire un Chef du Bonheur au Travail, poste que j’occupe depuis maintenant 5 mois avec Adeline en binôme.
Quel est votre rôle en tant que CHO ?
Adeline : Pour faire kiffer les gens j’organise notamment des events internes tels que des ptits dejs, des soirées annuelles comme la soirée de Noël. Je suis aussi en charge de la décoration des bureaux. Ce qui est vraiment unique chez BAP c’est qu’avec Ruben on est pas les seuls responsables du bonheur. Ici c’est l’affaire de tout le monde d’être responsable du bonheur : chaque salarié qui a une idée à mettre en place peut le faire ! Par exemple Maxime à la Com’ a eu l’idée d’organiser des escape game et c’est lui qui s’en occupe de A à Z. Je suis convaincue que ce métier n’a pas la même saveur quand tout le monde s’engage et se mobilise. Je suis là pour guider et chapeauter le tout si besoin mais le fait que chacun puisse apporter sa pierre à l’édifice c’est vraiment génial.
Ruben : Pour le moment les actions que j’ai pu mettre en place en tant que Chef du Bonheur ont été par exemple de faire venir un masseur ou d’organiser des petits déjeuners/gouters ou aussi les anniversaires en offrant un cadeau. J’ai également créer le 1 PPM : One Projet Per Month : l’idée est de réaliser en groupe du développement personnel ! La participation est libre et chaque salarié doit se fixer un objectif par mois qui peut être lié au travail ou pas. Chaque début de mois on organise un dej’ pour faire le bilan de l’objectif passé et annoncer le prochain. On a vu naitre des objectifs hyper différents : des trucs plus sérieux comme Claire à la Com’ qui voulait participer à plus de meet-up ou des sujets plus improbables comme Jules à la technique qui souhaitait apprendre à siffler avec les doigts !
A terme mon but est de réussir à créer assez de liens et de confiance avec tous les salariés : nouveaux comme anciens pour que chacun se sente libre de venir vers moi quand tout se passe bien mais surtout quand ce n’est pas le cas. Je veux réussir à créer un dialogue et savoir être à l’écoute de mes collègues.
Quelle est votre vision de ce nouveau métier ?
Adeline : Je trouve que le Chef du Bonheur donne une nouvelle dimension en entreprise et crée du liant entre les personnes. Dans notre cas, une petite start-up qui grossit vite ce poste est nécessaire pour que chaque nouvel arrivant s’intègre et que l’on garde une bonne cohésion de groupe.
Ruben: Dans les grands groupes je trouve que cette fonction est souvent représenté par un CE par exemple ou du moins on peut ressentir cette volonté même si elle n’est pas désignée comme tel dans l’appellation. En revanche dans les TPE, PME ou les start-ups au premier abord comme les objectifs à courts termes sont plutôt financiers on peut avoir tendance à délaisser le côté humain du coup il faut vite se pencher sur cet aspect. Je trouve qu’il est indispensable de trouver soit au début des personnes volontaires pour occuper cette fonction ou alors carrément créer le poste. Il vaut mieux être proactifs sur ce sujet là plutôt que de laisser la possibilité que certaines personnes ne soient pas heureuses au travail et quittent potentiellement leurs postes.